IA

Maîtriser Lovable : le prompt au service d’interfaces IA agiles

Par Johan Iavarone
3/7/2025
Johan Iavarone Product Builder Lovable

La vision avant le prompt : ce qui distingue un outil qui sert vraiment

Il y a quelques années, un client RH me sollicitait : “Faites-moi une interface de suivi d’entretiens”. En réalité, son besoin n’était pas un écran de plus : il voulait une vue d’ensemble, des alertes sur les entretiens non réalisés, et un espace pour que chaque manager puisse déposer ses commentaires sans complexité.

Sur Lovable, cette clarification préalable change tout : un prompt flou crée une app banale. Un prompt guidé par la vision produit, c’est la base d’un outil impactant, qui évite le piège du “joli mais inutile”. Cette étape – ce que IDEO appelle la phase d’empathie – mérite du temps, pas une simple check-list.

Composer sans complexité : l’agilité par les blocs, pas par la course à la feature

Lovable n’est pas fait pour créer d’un coup un “grand tout” figé. Sur un projet de suivi de production audiovisuelle, démarrer avec un dashboard minimaliste : juste la liste des séquences, un statut, et la possibilité de signaler un blocage. C’est à l’usage – lors du premier point d’équipe – qu’on voit qu’il manque un tri par responsable, puis l’intégration d’une synthèse automatique.

Ce “lego digital” est le secret de l’adoption rapide. On avance bloc par bloc, sans jamais perdre la main sur l’outil. C’est aussi la philosophie des grands design systems : tester, réutiliser, ajuster.

Placer le réel au cœur du prototype : quand un faux nom trompe tout le monde

Un MVP RH lancé avec “lorem ipsum” et “Jane Doe” passera les premiers tests… mais échouera lors du vrai pilote. Avec Lovable, dès le jour 1, intégrer de vrais noms, de vraies fonctions, les emails d’équipe.

Une anecdote : lors d’un projet de gestion de talents, un bug de pagination n’est apparu… que lorsque la vraie liste de candidats a été injectée. Avec du contenu factice, ce bug serait resté caché jusqu’en production.

Les grands UX designers le rappellent (Nielsen Norman Group) : le contenu réel, c’est la meilleure assurance qualité.

Les composants : granularité ou customisation ? Les deux

Tout n’a pas besoin d’être ultra-détaillé : sur certains projets (un annuaire interne, un listing simple), un prompt “ajouter une fiche avec photo, nom, et bouton contact” suffit. Mais sur un CRM complexe, chaque composant doit pouvoir vivre seul et s’adapter : badge de priorité, widget de score, historique de modification.

Ce n’est pas qu’une question d’UX : la granularité, c’est aussi la possibilité de faire évoluer son produit sans tout jeter à la première demande métier.

Pour aller plus loin : Smashing Magazine – Component Design.

L’ambiance, ce “détail” qui fait tout : donner du style sans tomber dans le cliché

J’ai vu un dashboard “premium” ressembler à une appli médicale, et une interface “playful” effrayer des managers par ses couleurs criardes.

Le choix des mots dans le prompt – cinematic, minimal, premium – influence l’ensemble du projet : couleurs, hiérarchie, micro-animations. Sur Lovable, il suffit de préciser “Créer une interface premium pour un suivi de performance” et l’IA oriente le rendu sans tomber dans la caricature (sauf si le prompt l’est !).

OpenAI Prompt Engineering Guide explique que ce sont les nuances de langage qui font la différence.

Raconter une histoire avec les médias : le bon usage des URLs

Insérer une vidéo d’onboarding ou un graphique de progression par URL, c’est plus que décorer : c’est engager, rassurer, expliquer.

Pour un outil de formation, placer la vidéo tutorielle en haut de la page réduit le taux de questions au support. Sur une plateforme de gestion d’équipes, un graphique dynamique (embed PowerBI ou Google Data Studio) permet au manager de prendre une décision en temps réel.

L’intégration média est aussi un gain de temps : pas besoin de développement spécifique, tout se joue au niveau du prompt et du lien. Exemple : Loom – In-product Video.

L’édition visuelle : du pixel perfect à la souplesse métier

L’obsession du pixel perfect fait perdre du temps si elle n’est pas orientée business. Sur Lovable, la possibilité d’éditer chaque bloc – renommer un bouton, ajuster l’ordre, corriger un titre – sans tout refaire en prompt, donne un vrai pouvoir d’adaptation au chef de projet.

C’est ce qui distingue un “proof of concept” figé d’un produit vivant. Dans une mission de refonte pour une équipe sales, il a suffi de changer un intitulé (“Pipeline” en “Chances à signer”) pour lever une incompréhension, améliorer le reporting, et booster l’adoption.

Penser l’architecture technique dès le début : Supabase, le socle silencieux

On ne parle pas assez souvent du backend dans les projets no-code. Pourtant, tout workflow sérieux a besoin d’authentification, de droits d’accès, de base de données évolutive.

Lovable permet d’intégrer Supabase très tôt : c’est ce qui fait la différence sur un CRM ou une plateforme RH où chaque utilisateur a des droits différents, où la donnée doit être historisée et où la conformité RGPD n’est pas négociable.

Un conseil terrain : brancher Supabase dès le début, c’est éviter des refontes pénibles à mi-parcours. Pour aller plus loin : Supabase Docs

La sécurité de l’itération : versionning, autosave et sérénité produit

L’innovation, ce n’est pas tenter sans filet : c’est expérimenter en sachant qu’on pourra revenir en arrière.

Avec Lovable, chaque modification est enregistrée, chaque tentative d’amélioration est réversible. Cela change le rapport à l’échec : sur un projet, tester un nouvel affichage, revenir à la version précédente en un clic, tout en documentant pourquoi telle option a été préférée.

La mémoire produit est aussi une mémoire d’équipe, précieuse pour l’onboarding et la capitalisation. Ce point rejoint les méthodes agiles : Atlassian Agile.

Conclusion : Lovable, un outil, une méthode… mais surtout une posture produit

Ce qui fait la réussite d’un projet Lovable, ce n’est pas seulement la maîtrise de l’IA ou la rapidité du no-code.

C’est la capacité à formuler, tester, ajuster, et écouter le terrain. Un prompt qui s’ancre dans une vision, une construction en blocs, une attention portée à l’UX réelle, et l’intégration intelligente des outils techniques, c’est la différence entre une app jetable et une solution pérenne.

Lovable n’est pas une baguette magique. Mais pour qui adopte la bonne méthode et la bonne posture, c’est un accélérateur d’impact – pour soi, pour ses clients, pour les utilisateurs finaux.

Pour approfondir

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